Voici dans les quelques pages de ce blog, ma manière de partager avec vous cette belle aventure...

mardi 24 janvier 2012

Parce qu'il faut savoir naviguer...

Un avion, ça décolle... Cool.

Et après?

Et bien, il faut naviguer, à travers cette belle planète, ces beaux continents, pour trouver sa route. C'est ainsi qu'on apprend les subtilités de la navigation dans une nouvelle matière:

General Navigation : (les plus mauvais en anglais auront compris de quoi il s'agit.)

Dans cette partie, on va apprendre comment le pilote connait sa trajectoire en traçant une belle ligne droite sur une carte.

Mais pas toujours!

En effet, c'est là que cela se complique avec des cartes qui ne vont pas être faites pareils, si on navigue loin, pas loin, près des pôles ou de l'équateur.

Savez vous que quand on parle de 1 noeud marin (les pilotes l’appellent le Nautical Mile), cela représente, au niveau de l’équateur, ou le long d'un méridien, 1 minute d'angle.

- C'est simple, vous prenez l'équateur. On a de la chance, il fait tout le tour du globe.
- On divise par 360 degrés. Facile, c'est une cercle, donc, 360° sur une cercle, ça reste à la porté de tout le monde.
-  A chaque degrés vous tracez un méridien qui rejoint les pôles. Tout le monde aura appris à l'école que le méridien Zéro, le méridien de Greenwich, passe en France. Cocorico!
- On continue en divisant, toujours au niveau de l'équateur, l'angle de 1 degrés par 60, ce qui nous donne 60 minutes d'angle.
- Et bien on y est, on obtient une longueur d'environs 1.852 km qui donne un noeud marin (Nm) ! Facile, non!


... Le problème, c'est que plus on se dirige vers les pôles, plus les méridiens se rejoignent et les 60 minutes d'angle ne représentent plus 60 Nm, mais beaucoup moins au Cosinus près... Cela complique donc la tache du pilote pour savoir quelle est la distance de son trajet ; trajet qui ne suit pas l'équateur et prend des directions qui change tout le temps afin de suivre la trajectoire la plus courte possible.

Voici un exemple de trajectoire pour un Londres/ Los Angeles... pas vraiment une ligne droite.


Du coup, vous comprenez bien que, qui dit changement de direction, dit changement de cap, le fameux cap magnétique que lit la boussole.

Mais comment fait t'on avec un nord géographique, le vrai nord, le pôle nord, qui n'est pas le même que le nord magnétique?

On calcule donc notre cap magnétique à partir du nord vrai et de la différence de cap (en dégrés) entre le nord vrai et le nord magnétique au point où l'on se trouve.On appelle cela la déclinaison magnétique. En France par exemple, la différence n'est pas grande (0 à 2 degrés grand max), mais dans certaines régions du globe, c'est plusieurs dizaines de dégrès...

C'est comme si que, au lieu de pointer vers Paris en partant de Toulouse, vous pointez vers Strasbourg ou Lyon... Pas cool!

Le maximum étant de 180 dégrés : C'est la position située entre les deux pôles. La direction que pointe votre boussole est l'inverse de la direction du pôle nord... Oups!

La navigation polaire devient tout un art... surtout que dans un avion, il peut y avoir plusieurs nord à prendre en compte:
- le nord de la boussole, qui est perturbé par le métal de l'avion, à prendre en compte donc.
- le nord vrai, celui qui est le plus au nord...
- le nord magnétique, celui qui bouge tout le temps et dont le mouvement est l'occasion pour certains farfelus de prédire la fin du monde.
- et le nord de la grille qui est une projection d'un nord imaginaire qui pointe toujours au même endroit.

Déjà qu'en France, on avait un Nord, et il nous fait peur (à nous les sudistes...), alors avec 4 nord, c'est les Chtis qui vont en devenir Belge!




On y apprend aussi comment calculer l'heure exacte à un endroit donné.

Très utile également pour les annonces au passagers :

"Mesdames et Messieurs, l'heure d'arrivée à Kuala Lumpur est prévue pour  10heures, heures françaises, soit 11 heures UTC. Par contre en local, il sera.... tard dans l'après midi..."


On peut aussi se servir de cette montre, dernière née de chez IWZ, le modèle WorldTimer.


   Etant donné que ma formation se passe dans la langue de Shakespeare, j'ai appris ce que veut dire le mot "Twilight"...

En effet, parmi-vous, êtes-vous nombreux, en étant allé voir le film, à vous être demandé quelle est la traduction du titre de ce film pour gonzesses..?

(Je n'ai raté que le dernier épisode... mais j'ai une excuse: un infirmière à la maison.)

Bref, "Twilight" veut dire "Crépuscule"... Il vaut donc mieux qu'il laisse le titre du film en anglais... C'est moins classe!

 Dans la petite histoire, je sais maintenant comment calculer le "twilight" du matin à Kuala Lumpur le 31 décembre. Impressionnés? ;)


Quand à vous, vous savez même comment cela s'écrit en malaisien!
J'avoue, j'y suis aussi allé pour "Bella" (l'actrice, si certains sont perdus...)

Je termine en beauté sur la partie "General Navigation", "Gen Nav" pour les intimes, avec notre outil de calcul préféré, le "computer CRP 5".


Cet outil magique nous permet de calculer notre vitesse à 23000 pieds par -17 degrés en faisant les corrections de densité de l'air et ainsi nous permettre de connaitre la vitesse vraie de l'avion. Il permet aussi de le faire aux autres altitudes et températures... sinon, ça serait compliqué de voler toujours à 23000 pieds et -17°C.... ;)

Et oui, l'avion n'a pas la même vitesse dans l'air au sol ou en altitude, par temps chaud ou froid, malgré une vitesse lu sur notre compteur de vitesse qui reste la même.
On parle alors de vitesse indiquée (IAS: Indicated Air Speed) <= vitesse vraie (TAS : Trus Air Speed).
Et vue que l'avion se déplace dans de l'air qui bouge, on peut aussi déterminer, en retournant le CRP5, notre dérive par rapport au vent. MAGIQUE!

Dans l’extrait suivant du film "Fusion The core", les cosmonautes de la navette spatiale n'oublie pas leur computer! J'étais mort de rire, surtout que l'actrice le retourne (petit défaut au montage???) entre la seconde 38 et la seconde 44 de cette vidéo ; Tout ceci, vous l'aurez compris, dans le but de calculer sa dérive par rapport au vent de Los Angeles... Enjoy!




Désolé, je n'ai pu le trouver qu'en italien...

lundi 23 janvier 2012

Le pilote et son infirmière

Parce que chaque pilote devrait avoir une infirmière qui l'attend, j'ai la chance d'avoir la mienne qui sait me soutenir depuis tant d'années dans ce long chemin vers un cockpit.



Alors je me suis rappelé le film Pearl Harbor (magnifique film d'aviation... et d'amour ;) ), et cette scène de l'infirmière et du pilote quand ce dernier lui demande tout simplement... de ne pas lui couper les ailes.


Oh que c'est beau! ;)

Alors voici un post particulier pour un infirmière particulière: ma chérie!

Merci mon infirmière préférée de ne pas me couper mes ailes et de me pousser à avancer.

mercredi 18 janvier 2012

Mais pourquoi des galons et combien?

Les galons, ça fonctionne à peu près de la sorte dans une école comme la mienne et en compagnie:

0 galon : c'est l'élève PPL (Private Pilot Licence) qui est un vrai poussin encore dans son oeuf.

1 galon pour les pilotes privés PPL , ceux qui pilotent les "petits coucous" avec des passagers. Ce pilote privé, que je suis, a le droit de s'inscrire au cours théorique du pilote de ligne, l'ATPL (Airline Transport Pilot Licence).


ça fait sérieux non?
2 galons pour les pilotes professionnels CPL (Commercial Pilot Licence): ça s'améliore, le pilote privé devient, avec son théorique ATPL validé (ou théorique CPL : le CPL comporte aussi un théorique mais tout le monde passe l'ATPL théorique qui est un pré-requis sur ce qui ce passe après --> ) et surtout la réussite à l'examen de pilote professionnel.

Avec un peu plus de 200 heures de vol, il peut ainsi transporter des passagers et être rémunérer pour le faire (chose que ne peut pas le PPL). Ici, le pilote CPL est un "simple" pilote d'avion pro, sur un coucou "amélioré" dit "complexe".

En voici un exemple : Le Piper Arrow est un avion complexe car à train rentrant et pas d'hélices variable.
Complexe n'est-ce pas?




Voir la vidéo ci-dessous : puisque je vous dis que le train rentrant, c'est une chose "complexe".


3 galons pour les co-pilotes: Ici c'est généralement quand on accède à la place droite d'un avion de ligne, ou d'affaire.

Pour être co-pilote, il faut avoir, en plus du CPL,  la qualification de vol au instruments sur avion multi-moteurs IRME (Instrument Rating Multi Engine) comme celui-ci...

Le Diamond DA42, je vais voler dessus ;)

....Ainsi que la qualification de travail en équipage MCC (Multi Crew Coordination). Et oui, un pilote CPL ne sait piloter un avion que "TOUS SEUL"!

Il doit donc apprendre à partager un endroit exigu, fait de concentration, de lecture attentive et où il faut parfois pousser fort... sur le manche.


Une MCC, c'est 20 heures de simulateur comme celui-ci.

Certaines compagnies demandent à leur "jeune" co-pilote d'avoir 2 galons seulement, jusqu'à qu'il ai atteint 1500 heures de vol et l'obtention de la licence de pilote de ligne ATPL. Et oui, on peut être pilote de ligne, sans avoir une "licence" de pilote de ligne, mais seulement une licence de pilote professionnel.

4 galons pour les commandants de bord: Dieu!


Pour info, un pilote PPL est aussi un commandant de bord de son avion. Mais je me vois pas mettre 4 galons quand je débarque à l'aéroclub de Graulhet!

J''espère donc vous proposez très rapidement ce genre de porte-clef.


Mon premier uniforme!

Dans l'école Flying Time Aviation, les élèves pilotes professionnels doivent porter l'uniforme.


Et je l'espère, le dernier costume de ma vie!


En plus sur moi, c'est particulièrement la classe... 

L’attendant depuis des années, c'est pour moi presque une petite consécration. C'est ainsi que je l'enfile tous les matin depuis septembre, avec la cravate qui va bien...


...et mes premiers galons...



... non pas de bières! Car même si dans "Gallons" de bière, il y a 2 "L", ça ne m'aide pas à voler!

Bref, j'en ai un de chaque coté ;) ce qui fait 2 mais ça compte que pour"1"... Dommage!

Il ne faut pas déconner non plus, je ne suis qu'un poussin qui essai de prendre son envol, pas encore un commandant de bord chevronné. ;)

Donc les galons, ça doit être un peu comme la longueur d'une aile: plus t'en as, mieux tu voles!



Quoi qu'il en soit, l'uniforme permet de faire plus professionnel. Et c'est là que réside tout l'intérêt de la chose.

Dans cet exemple, je n'aurais pas trop confiance envers le pilote... Et pas seulement parce qu'il est noir!

mardi 17 janvier 2012

Une formation, mais où?

En effet, pour être pilote, il faut aller à l'école des pilotes. Mais quelle école?


En France, on connait l'ENAC, qui envoi tous ses diplômés ou presque chez Air France. Du coup, la majorité des pilotes d'Air France sorte de.......................................................................................... l'ENAC!!

Gros concours que tout le monde connaît et peu d'élus... Bref trop gros pour moi...


J'ai tenté : veni vidi... pas vici!

Mais sinon, ils font comment les pilotes des autres compagnies?
Il vont dans des écoles privées un peu partout en Europe (plusieurs en France).



Après des années à chercher "La" bonne école, plusieurs ont été passées au crible.

Il faut dire que mes critères étaient pour le moins simples:
- le meilleur rapport qualité/prix... mais surtout le moins cher possible.
- l'anglais en ligne de mire : il parait qu'il faut parler anglais pour être pilote. --> pas mandarins, ça se saurait!
- proximité plus ou moins bonne avec : Toulouse! (Vol Easyjet compris...)

J'ai finalement opté pour l'aéroclub de Graulhet pour le brevet de pilote privé : celui pour piloter les petits coucous! Que je conseille vivement! ...associé à mon super instructeur Vincent! Bien sur, l'aéroclub est à Graulhet ;) ça s'invente pas et pour le coup c'est très original. Mais je les embrasse tous par la même occasion.


Ici, j'ai pu y faire mes premières heures, avec pleins de bon souvenirs et mes premières ailes de pilote!



Suite à ce brevet, je devais faire la théorie du pilote de ligne, ça sera Flying Time Aviation où je suis depuis septembre 2011 et ceci jusqu'à fin Mars 2012. L'école est à Shoreham By Sea près de Brighton en Angleterre.



Pour la partie pratique, je vais aller à l'école Air Academy New CAG située à Charleroi.


Pourquoi Pilote?

On me demande souvent pourquoi j'ai choisi le métier de "Pilote".

Parce que c'est trop la classe!!                            Comme cette montre ... de pilote ;)


Mais surtout:

- Parce que je voulais trouver un boulot qui me mette la banane le matin.

- Parce que je suis un fou dingue d'avions et que je me m'empêcher de lever la tête au ciel et me demander où va cet avion et d'où vient t'il.

- Parce que j'imagine toujours ces gars dans le cockpit comme des mecs trop cool.

- Parce que je suis un doux rêveur et que j'en avais marre de rêver.

- Parce qu'on a une seule vie et qu'il faut tenter de réaliser ses rêves d'enfants.

- Parce que j'ai la chance d'avoir le choix : le choix que m'ont donné mes parents de faire des études (Ils m'ont un peu obligé mais je le voulais bien ;) ), le choix de les choisir (les études, pas les parents), et même le choix de les reprendre.

- Parce qu'on imagine le pilote avec une belle voiture (l'histoire nous le dira, ce n'est pas encore le cas...) et que j'ai compris qu'un ingénieur en automobile pouvait aimer les voitures mais pas les posséder :s

- Parce que j'aime voyager et que j'espère que ce métier me le permettra.

- Parce que j'adore les aéroports où en général les gens y ont la banane...

Ici c'est sûr, ils ont trop la banane!
... quand ils ne prient pas par peur de mourir.

A ce sujet, Air France propose un stage pour les gens qui ont peur en avion afin de gérer cette peur.

Voici le lien : http://www.airfrance.fr/FR/fr/common/guidevoyageur/pratique/sante_anti_stress.htm

Alors merci beaucoup Air France. Avant j'avais peur en avion....
...Et maintenant que j'ai fait ce stage à 630 euro, je ne peux plus me payer le billet d'avion  pour partir aux Seychelles. C'est sur, sans billet d'avion, j'ai beaucoup moins peur du coup!

- Et parce que beaucoup l'appelle "le plus beau métier du monde", et que j'y crois.