Voici dans les quelques pages de ce blog, ma manière de partager avec vous cette belle aventure...

mercredi 30 novembre 2011

Petite explication de ce que j'ai vu pendant le premier module de 7 semaines

Le premier module est composé des matières suivantes:

- Flight Planning and Monitoring : Grosso modo, comment préparer un vol, avec la météo, l'état de l'aéroport ou l'on va ou de ceux où on pourrait être amené à aller, les cartes de navigation, d'arrivée ou de départ, les calculs de consommation et le contrôle de cette conso en vol. Pour la partie calcul et l'entraînement à utiliser de belles courbes de consommation, distance franchissables etc, nous abordons différents type d'appareils, monomoteur, bimoteur et jet. Il parait qu’ils ne consomment pas la même quantité de fuel, sans compter le fait qu'ils ne vont pas aussi loin, aussi haut, aussi vite..

Ici une belle carte météo avec en vert au milieu un courant d'air de haute altitude ultra rapide appelé Jetstream (ici, il est présent au FL320 soit 32000 pieds (9750m d'altitude) pour 130 kt (noeud marin : soit 240 km/h). Il peut aider les avions à descendre dans le sud en consommant moins de carburant et en mettant beaucoup moins de temps. En contrepartie, vers le nord, il vaudra mieux l'éviter en le contournant ou accepter un retard important et/ou une surconsommation. Il est présent du FL200 au FL410 donc a dû en embêter plus d'un ce jour là.


Ici, une carte d'Airways (ces fameuses autoroutes du ciel) ou  encore un exemple de carte d'approche et d'atterrissage.


- Performance : Tout est dans le titre, calcul de la distance de décollage, des performances en montée, en croisière, à l'atterrissage, pour les 3 types d'avion ci-dessus. Encore de belles courbes dans ce chapitre.
Ou comment nous expliquer que si on met les volets au décollage sur 15° au lieu de 5°, on arrivera à ne pas rouler sur l'herbe au bout de la piste et éviter le bel hôtel du papa à Miss Paris situé derrière (l'Hilton ; il y en a toujours un prêt des aéroport...) mais par contre, la crête de la montagne en face ne pourra pas être franchie car la pente de montée sera dégradé... et Vice et Versa. Des compromis seront donc à trouver :
Réponse A : allonger la piste
Réponse B : raser l'hôtel
Réponse C : prendre moins de fret dans la soute
Réponse D : attendre l'après midi qu'il fasse plus chaud, l'air chaud étant plus léger, il va nous aider à monter.
 --> Je vous aide, c'est toujours la réponse "C"! On apprend aussi que dans certains pays chaud comme les Émirats Arabes Unis, on décolle lourd de nuit quand l'air est froid et porte mieux.
Apparemment, l'équipage de l'avion russe ci-dessous n'avait pas bien lu leur cours de Performance... C'était moins une...




- Instrumentation : que se cache t'il derrière toutes ces horloges que l'on regarde et admire pendant des heures? Un gyroscope? Il y en a vraiment partout des gyro dans un cockpit ; ça marche comment?
En fait, c'est ce mécanisme (entre autre) qui permet à l'horizon artificiel de rester horizontal quand l'avion tourne. Un masse va tourner à grande vitesse et l'effet gyroscopique va lui maintenir son axe orienté vers la même direction à l'infini.



- Principles Of Flight : Ou comment vole un avion? A basse et haute vitesse, en virage ... et quels sont les phénomènes aérodynamiques qui le maintiennent en l'air, ou pas... ? Les vitesses supersoniques et toutes celles qui viennent avant Mach 1 permettent elles toutes de faire voler mon avion à l'altitude que je veux?

Exemple de sujet passionnant : Les tourbillons marginaux, appelés aussi "Wing tip vortices" dans mon cours, sont la conséquence de la portance engendrée par l'aile (la dépression qui se forme au dessus de celle-ci aspire l'air du dessous de l'aile par le bout de l'aile créant un tourbillon). Mais en même temps, ils créent plus de consommation et sont dangereux pour les avions qui suivent. Étant donné que l'on ne peut pas se passer de portance, on essai de limiter ces tourbillons. On voit donc apparaître sur les avions des winglets : ici sur un Boeing 737.


Promis, je ne m'approcherai pas trop prêt d'un A380 à l'atterrissage avec mon petit Cessna.. Mais c'est tellement beau et impressionnant à regarder que  je ne peux m’empêcher de vous montrer quelques beaux exemples:



On y apprend aussi qu'un avion avec son centre de gravité plutôt sur l'arrière va consommer moins de carburant mais sera moins stable. Avec la flambé du baril de pétrole, on pourrait s'imaginer la situation suivante:

"Mesdames Messieurs, ici votre commandant de bord, afin d'être sur d'arriver à destination, vue qu'on a pas trop de carburant, nous demandons aux personnes de fort gabarit (surtout la grosse blonde et son caniche moche assise en première classe à l'avant) de bien vouloir voyager à l'arrière de l'appareil, c'est mieux pour le centrage des masses et la consommation."

La recette pour un entrée en vigueur dans la théorie du pilote de ligne.

Le premier bilan est plus que satisfaisant après quelques semaines malgré l’ampleur de la tache.

L’ATPL théorique se compose de 14 matières, divisées en 3 modules de 7 semaines de cours, une semaine de révision et une semaine d’examens ; Je reviendrais sur la présentation de ces 14 matières plus tard dans ce blog. 34 heures de cours par semaines, hors pause, le rythme est infernal mais le sujet passionnant. En 6 mois, cette partie de ma formation devra donc être boucléé. Il faudra mettre les bouchés doubles.


Les cours sont dispensés par 2 professeurs, professionnels de l’aérien, auprès desquels il fait bon s’enrichir des leurs expériences et faits d’armes. Mike, notre CGI (Chief Ground Instructor), ou instructeur en chef pour les cours au sol, est un ancien mécanicien navigant, ou flight engineer, au sein de la Royal Air Force. Il finira même par devenir examinateur des examinateurs ; excusez du peu… Sa carrière à bord des fameux Hercules C130 ou Boeing 707 E-3D AWACS  lui donne une connaissance totale du sujet. Chacune de ses présentations est ponctuée d’explications, de retours d’expériences et d’humours anglais qui me font qu'apprécier avoir choisi cette école.




Quand à Dave, son number Two, il a travaillé aux Ops (Les opérations) d’une grande compagnie aérienne anglaise : Monarch ; notamment en charge de la planification et l’élaboration de nouvelles routes. Pilote professionnel avec une excellente connaissance de l'Airbus A320, il maitrise très bien les sujets relatifs aux performances des avions, et leurs applications concrètes dans une compagnie aux enjeux commerciaux importants.

Après 2 semaines donc, les cours entièrement en anglais et une classe cosmopolite composée de plusieurs anglais, un iranien habitant l’Allemagne et deux frères du Qatar, me donnent du fil à retordre dans la compréhension. Mais je m’en sors et jour après jour, je comprends de mieux en mieux les jeunes anglais qui composent mon groupe de 9 élèves.

9 élèves… pas exactement. L’un d’entre nous a abandonné après deux semaines pour pouvoir faire cette même formation à son rythme, « à distance » sur une durée d’un an environs. L’anglais n’est pas sa langue maternelle mais il était ici pour son PPL depuis le début de l’année 2011. Il avait donc la maitrise de celle-ci et du vocabulaire aéronautique associé, mais le rythme imposé lui a paru trop dur à surmonter. Il va nous manquer mais on le retrouvera certainement pour un vol local ou une bonne bière (non locale…).

Il est vrai que chaque heure de cours s’enchaine à une vitesse folle. Pour autant, je n’hésite pas à pauser une question pour ne pas sortir de cours avec une interrogation sur un sujet quelconque. Mais tout ceci est passionnant et beaucoup de questions, restées sans réponses ou juste survolées jusqu’alors, trouvent une réponse claire et pragmatique.

Ça pique, mais c’est comme un bon plat épicée, on en redemande !