Voici dans les quelques pages de ce blog, ma manière de partager avec vous cette belle aventure...

lundi 18 juin 2012

A fond de balle depuis la raquette dans le brouillard de Roland Garros

J'entame, en cette fin de printemps 2012, un match de plus dans cette compétition de haute volée face à une redoutable formation de pilote professionnel qui n'en fini pas de me donner des sueurs.



La formation ATPL théorique s'est terminée en Mars 2012 avec une bonne surprise : une réussite du premier coup aux 14 certificats ; que nos amis britishs appelent : First Time Pass Rate! Je suis donc qualifié pour les phases finales que sont les formations IFR de vols aux instruments, CPL de pilote professionnel, ME IR de multi-moteurs IFR et MCC de travail en équipage.

Par contre le mois d'avril et son temps capricieux a mi à mal ma formation au vol de nuit, petit cézame pour pouvoir accéder à la formation IFR que j'ai commencé début mai.

En bonne partie de Tennis, l'IFR m'oblige à me concentrer sur une petite balle jaune (orange dans mon cas) qui ne cesse de se déplacer sur mon horizon artificiel.

Déjà, les séances de simulateurs se sont enchainées comme des coups droits redoutables sur lesquels mes attaques devaient être précises pour ne pas sortir la balle en touche... Et me sortir de la trajectoire désirée.

Petites victoires si on peut les appeler ainsi, les premiers vols sur le Cessna 182 RG sont autant de sets gagnés. Mon adversaire, à savoir un athlète de 235 chevaux, m'envoie des coups de tonnerre redoutables, faits de turbulences rigoureuses qu'il fallait contenir pour ne pas laisser s'échapper l'altitude autorisée par le contrôle aérien. Concentré, comme sur un service que je contrerai en ma faveur, je renvois les variations de mon VSI (Vertical Speed Indicator) sans ménagement. Les approches sont d'intenses balles de break où les trajectoires nous surprennent. Le jeu n'est pas en notre faveur... mais point de place pour l'improvisation, il faut avoir un coup d'avance et anticiper les trajectoires pour s'autoriser un coup gagnant.

La terre battue du jour n'est autre que la Wallonie, terrain du Royaume de Belgique où le français (et ces subtilités locales) reste la langue nationale face aux Flamands du nord. C'est d'ailleurs sur ce terrain de Belgique, non loin de Charleroi, que les français ont perdu la bataille de Waterloo sous les ordres de Napoléon. Ce fût bel et bien une terre battue... Bref.

Petite aparté, car vous verrez que le Tennis et l'aviation sont finalement liés sous un même nom depuis bien des années:
En effet, qui dit terre battue, dit Roland Garros. Et qui ne fût pas Roland Garros, si ce n'est ce grand aviateur, né à Saint Denis de la Réunion, comme un autre futur grand aviateur ;), et qui fût le premier à traverser la Méditerranée en avion... en 1913. Bientôt 100 ans... et j'espère bien lui prendre le pas, sans pour autant avoir une fin aussi tragique aux commandes d'un avion, comme ce fût le cas pour lui quelques années plus tard.



Ainsi, son nom revient dans nos esprits dans le cadre du fameux tournois de Tennis. Mails il ne faut pas oublier l'Aéroport de Gillot de Saint Denis de la Réunion, mon premier aéroport...



S'arrête ici le cours d'histoire-géographie pour revenir au sport.

Sur le court principal de Roland Garros, et malgré la météo capricieuse, Rafael Nadal a tout de même remporté l'édition 2012 de la finale "Messieurs". Lui emboîtant le pas, et malgré les difficultés météorologiques, j'entrepris la réalisation de quelques uns des vols les plus mémorables que j'ai eu l'occasion de faire. Avec un plafond de 300 ft et une visibilité de 1500m, une couche de nuage s'étendant bien plus haut que mon altitude de croisière de 5000ft et du vent de 40kt, autant vous dire que ce fut SPORT!!

Ne rien lâcher, faire ce qu'on a appri et amener l'avion à bon port... Plus facile à dire qu'à faire mais tellement grisant! Et quand j' annonce : "Approaching Minimum" et que je ne voit toujours pas la piste, je commence quand même à me demander si la méthode que m'a appri celui assis à ma droite fonctionne vraiment... Gloups...

Aussi, quand quelques secondes plus tard, juste avant l'altitude de décision, mon oeil commence à entrevoir les lampes qui nous amènent à la piste , l'IFR prend tout son sens. Je me recale alors sur l'axe, le plan de descente se matérialise par le PAPI et j'y vais : "Decision? Landing!". Je pose alors cet avion après une réduction de vitesse nous ayant amené de 145 kt en descente croisière, à 120 kt en approche, 90 kt au passage du seuil de piste et environs 70kt au touché des roues. First IFR approach and landing: Checked! C'est surtout un sentiment d'achèvement qui s'installe, je me dit que j' arrive enfin à entreprendre un vol "comme les grands" et je vois le chemin parcouru depuis 2 ans quand, à la même période, je commençais à peine le PPL dans mon club... J'imagine aussi, un peu naïvement et des rêves toujours présents, que je m'éloigne de cette aviation "tranquille" que j'ai appris passionément, pour celle d'au dessus, sans encore y être...

(A savoir que "approaching minimum" s'annonce quelques 200ft au dessus de l'altitude de décision qui est elle même de 200ft au dessus du sol... D'ailleurs, cette "Decision Altitude" nous dit que : Si nous n'avions pas la piste en vue, nous aurions dû faire un "GO AROUND!!!!!!!" soit une remise des gazs et un dégagement vers un terrain à la météo plus clémente.)

Voilà donc un point de plus marqué dans ce match redoutable, un point qui me permettra de remporter le match de l'IFR d'ici quelques semaines. Et après cela? Avancer encore dans cette compétition qui m'amènera vers ce qui sera peut être un jour une victoire finale face à ce défi de vouloir être pilote professionnel.

Rolland Garros s'est terminé par une victoire de Nadal. Et le Tennis, l'aviation, et l'Ile de la Réunion sont plus que jamais liés, même si on y attend toujours un Tsonga national.... Et moi dans tout ça? Sans être un grand tennisman, j'ai frappé, pour la première fois cette semaine, des balles sur terre battue. Un signe?? J'aime à le penser... Mais il vaut mieux que je reste dans l'aviation. ;)

Pour autant, je vais rendre hommage à Novak Djokovic avec une petite vidéo où il nous aide, nous les fous d'avions, à réver un peu plus. Merci pour cette vidéo et bravo pour cette finale.


Le grand absent de cette finale était néanmoins Roger Federer qui ne manque pas de soutenir l'aviation à sa manière. Et quelle aviation??!! L'Aviation d'Affaire avec un grand A et notamment son soutien à la compagnie Netjets, premier exploitant d'avions d'affaires au monde dont il est un fidèle client.




 
Netjets a par ailleurs annoncé cette semaine même (nous sommes les 15 juin) avoir commandé 425 nouveaux jets auprès de Bombardier et de Cessna.

Autant d'emplois de haute volé dans un secteur qui fait rêver...

... que l'on soit à l'avant...


... ou à l'arrière de l'appareil.


Tchao les poussins volants!