Voici dans les quelques pages de ce blog, ma manière de partager avec vous cette belle aventure...

jeudi 16 février 2012

La faute à un facteur... humain

Vous le savez, en cas d'accident aérien, on nous parle souvent du facteur humain.

Et oui, des facteurs dans l'aviation, il y en a toujours eu, notamment avec la grande aventure de l’Aéropostale.

On peut donc dire qu' Antoine de Saint Exupéry était belle et bien un facteur "humain" dans l'aviation...
La comparaison s'arrête ici...

Ceci dit, l'aviation reste encore le moyen de transport le plus sûr. Voir cette vidéo sur le site Aeronewstv.

Mais quand il y a un accident, dans 80% des cas, c'est toujours la faute de ce fameux facteur.

Alors voilà, j'ai la solution:


Dans quelques années, les avions seront pilotés par un commandant et un chien. Le travail du chien sera de surveiller les boutons pour que le pilote ne touche à rien. 
(de Scott Adams)







Un chien qui surveille = plus de problème facteur humain... FACILE!


Seulement, ce n'est pas si simple... Et je n'ai pas vraiment envie de voir mon futur travail remplacé par une machine pour autant.

De toute façon, ma mère ne voudra jamais rentrer dans un avion sans pilote... Et il n'y a surement pas qu'elle!



Il aura donc toujours autant besoins de facteurs qu'il y aura besoin de pilotes...

"La faute au facteur humain"... certains appellent cela la boulette, la connerie : bref le pilote a merdé!

Mais au final, la cause est bien plus complexe qu'il n'y parait.

C'est pour cela que l'une des matières enseignées pendant le cours ATPL est, en anglais dans le texte :  Human Performances and Limitations.


Nous sommes tous capables de certaines choses mais par nature, nous faisons de conneries, parfois sans le vouloir, sans nous en rendre compte, nous avons donc des limites!

Saviez-vous que l'une des avancées majeures dans la sécurité aérienne dans les années 70 n'était pas:

- ni la création d'Airbus ; et oui je suis Toulousain,
- ni la multiplication du nombre de moteurs sur les avions,
- ni la mise en place d'un pilote automatique,
- ni l'interdiction de draguer les hôtesses. (je déconne, c'est toujours autorisé. Il ne faut juste éviter de leur faire un enfant pendant une escale au soleil... comme l'a fait un commandant de bord British Airways marié à ... une autre hôtesse!)
- ni le fait que la crise pétrolière est fait qu'il y est moins de vols et donc moins d'accidents...

... mais la mise en place du système GPWS (Ground Proximity Warning System)?

Cet équipement donne aux pilotes une meilleure "Situational Awareness", soit une meilleure "conscience de la situation":
- l'avion tourne t'il trop?
- l'avion descend t'il trop vite?
- l'avion se rapproche t'il trop vite du sol?
- l'avion suit t'il la trajectoire qu'il faudrait en fonction de la phase du vol (décollage, atterrissage)?
- l'avion est t'il bien configuré pour l'atterrissage (train d'atterrissage, volets)?
- il y a t'il un coup de vent violent que je n'ai pas identifié et qui pourrait me faire perdre de la portance  (ce fameux windshear)?
- etc...

Voici quelques vidéos qui en expliquent le fonctionnement suivant 2 des 7 différents modes possibles:


L'analyse des modes du GPWS ne fait pas vraiment partie du cours sur les facteurs humains mais c'est intéressant de savoir que dans certaines situations, la machine puisse nous rappeler que sa trajectoire n'est pas appropriée et qu'on se rapproche dangereusement de la scène de l'accident.

Car oui, on peut vite être largué par une surcharge de travail dans un environnement stressant.

On va donc surtout aborder dans ce cours:
- le corps humain
- le pilote et ses limites physiologiques
- son interaction avec l'environnement. Par exemple : sa relation avec l'autre pilote et comment faire si ce dernier est associable, ou trop autoritaire ; ceci dans un objectif  "sécurité des vols" et non, on se raconte des blagues pendant le vol.
- etc.

J'ai bien aimé la partie sur la consommation d'alcool. D'après le cours, le maximum recommandé pour un homme est 21 unités d'alcool par semaine, soit 3/4 par jour!!

En effet, après cette limite (je dirais même avant...), tu n'es plus un pilote, mais un alcoolique!

Ici, un pilote alcoolique... qui maîtrise plutôt pas mal!



Toujours d'après ce cours, et l'expérience de mon instructeur, le pilote serait orienté "mission".

Il pourrait ainsi, avant un vol qui s'annonce particulier par la météo et d'autres facteurs, faire abstraction de tout ce qui se passe autour pour se concentrer sur le vol qu'il va effectuer ; et ainsi ne pas faire attention au fait que sa femme lui raconte que sa fille se drogue ou que son jeune fils a insulté sa maîtresse...

Voici la représentation de cet état d'esprit, vue du coté du "geek".



Je rassure ma chérie, j'écoute tout ce qu'elle me dit, même quand je prépare mes nav...


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